Le MDH-PPH conçoit le handicap comme une variation du développement humain, c’est-à-dire une différence dans le niveau de réalisation des habitudes de vie ou de l’exercice des droits de la personne. Faire du handicap une réalité complètement séparée du développement humain fonde la perception dichotomique qui distingue encore trop souvent les personnes « handicapées » (porteuses d’anormalités) des personnes « valides » (dites normales).
Selon le MDH-PPH, le handicap ne se révèle pas nécessairement comme une réalité permanente et statique pour l’ensemble des personnes. Tout dépendant du milieu dans lequel une personne évolue ou des facteurs personnels, celle-ci pourra voir la qualité de sa participation sociale s’améliorer ou se dégrader dans l’espace et dans le temps. Le handicap devrait toujours être défini comme étant une situation de handicap (situation d’inégalité).
Il y a quelques décennies à peine, le handicap était systématiquement considéré comme une caractéristique de la personne : on concevait que la présence de différences corporelles ou fonctionnelles provoquait automatiquement le handicap, l’exclusion ou la stigmatisation. Toute personne ayant une déficience significative était alors considérée comme un « handicapé ». Bien qu’elle soit encore très largement répandue, à partir du milieu des années 1960 cette conception du handicap a été remise en question. En effet, cette représentation réductionniste du handicap a été largement critiquée. La nécessité de prendre en compte le rôle des facteurs environnementaux dans le processus de handicap a aussi été soulignée, notamment par l’émergence du modèle sociopolitique du handicap issu du mouvement de promotion des droits des personnes ayant des incapacités.
Malgré de nombreuses avancées, il n’y a pas, encore aujourd’hui, de réel consensus sur les facteurs déterminants du handicap, notamment en ce qui concerne l’environnement. En fait, il serait plus juste de dire qu’une amorce d’entente a émergé au cours de la dernière décennie quant à l’importance de l’environnement. Cependant, cette discorde se situe par rapport au rôle exact joué par ce facteur et la nécessité, ou non, de le considérer comme un domaine conceptuel obligatoire à inclure dans le processus de construction du handicap.
En 2006, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a adopté la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). On y trouve une définition du handicap mettant l’accent sur la réduction des inégalités résultant de l’interaction entre les incapacités des personnes et les obstacles environnementaux. Cette définition est cohérente avec le MDH-PPH.