À partir de 1988, des travaux de recherche dirigés par Patrick Fougeyrollas ont débuté au CQCIDIH (ancien nom du RIPPH). À l’hiver 1989, la première phase des travaux permettait de publier une recension d’écrits sur le sujet, une proposition d’une nouvelle définition du concept de handicap accompagnée d’une nomenclature des habitudes de vie. Une première version du modèle fut publiée en 1991. Pour la première fois, la dimension des facteurs environnementaux était introduite dans un modèle conceptuel illustrant la relation d’interaction entre les déficiences, les incapacités et les obstacles environnementaux et définissant les situations de handicap comme le résultat de cette interaction.
C’est en 1998 que le MDH-PPH vit le jour après plusieurs années de travaux de recherche. Ce modèle se distinguait des autres modèles de développement humain puisqu’il faisait apparaître les concepts de « facteurs de risque », de « systèmes organiques » et d’« aptitudes ». Selon cette version du modèle, les facteurs de risque sont à l’origine des déficiences aux « systèmes organiques » et des incapacités liées aux « aptitudes » de la personne ou d’une population.
Le modèle conceptuel introduisait également l’idée que les « facteurs environnementaux » présents dans le milieu de la personne ou d’une population peuvent se révéler être des facilitateurs ou des obstacles. Le MDH-PPH avançait l’idée que le niveau de réalisation des habitudes de vie d’une personne ou d’une population serait déterminé par le résultat de l’interaction entre ses facteurs personnels et les facteurs environnementaux présents dans son milieu de vie à un moment donné dans le temps. Les situations de participation sociale ou de handicap évoluent en fonction des changements observés aux facteurs personnels et aux facteurs environnementaux.
En 2010, une bonification du modèle conceptuel MDH-PPH a été proposée dans « La funambule, le fil et la toile : Transformations réciproques du handicap » par Patrick Fougeyrollas. Cette nouvelle proposition est aujourd’hui connue sous l’appellation MDH‑PPH2.
Les changements apportés touchent tout d’abord la place des « facteurs de risque » dans le modèle. Ces derniers sont désormais intégrés à l’intérieur des trois domaines conceptuels que sont les facteurs personnels, les facteurs environnementaux et les habitudes de vie.
Des précisions ont également été apportées aux « facteurs environnementaux », lesquels se décomposent désormais en « environnement sociétal (MACRO) », en « environnement communautaire (MÉSO) » et en « environnement personnel (MICRO) ».
De plus, les habitudes de vie sont désormais définies comme des « activités courantes » et des « rôles sociaux ». Ces deux catégories comprennent chacune six habitudes de vie.
En dernier lieu, la place accordée aux « facteurs identitaires » à l’intérieur des facteurs personnels a considérément grandi. Ces derniers sont considérés interagir avec les systèmes organiques et les aptitudes des personnes et des populations.